C’est l’anniversaire de l’Europe le 9 mai prochain. Une idée de cadeau ? On pensait à un objet assez simple, qui lui a cruellement manqué récemment. D’un « Hum Hum », s’en est suivie une grande controverse : d’aucuns ont parlé de simple maladresse protocolaire, rivalité entre deux personnes, machisme crasse ou même d’aveu d’échec de la politique extérieure. Un seul objet vous manque et c’est votre crédibilité qui est fragilisée !
Vous savez, cet objet qui a quatre pieds. Quatre comme les libertés du marché unique, comme les principales institutions européennes. Son genre est féminin, quel hasard, et elle peut être électrique, comme l’ambiance dans les coulisses du Justus Lipsius, longue comme les plénières à Strasbourg et même percée comme le plafond de l’hémicycle bruxellois. Elle est composée d’un dossier, qui peut être de différentes matières, comme ceux abordés en comitologie. On la place généralement autour d’une table, là où se déroulent bon nombre de négociations en Europe. Et pour ceux qui voudraient camper sur leur position, elle est d’ailleurs très utile dans le matériel de camping. Elle peut se plier aussi, comme doit souvent le faire l’UE face aux désirs des chefs d’Etats et de gouvernements. Difficile alors d’asseoir son autorité quand on se retrouve le cul entre, pas deux, mais vingt-sept de ces accessoires mobiliers !
Vous l’avez là, non ?
Si l’on remonte dans l’Histoire, on se rappelle tous qu’elle accompagnait les conversations « au coin du feu » chères à Valery Giscard d’Estaing, qui préfigureront le Conseil européen. Ou encore qu’elle fût simplement vide sous la politique du Président De Gaulle, mécontent de la nouvelle politique de financement de la PAC. N’ayant pas voulu s’asseoir sur sa souveraineté, ni sauter dessus « comme un cabri », il ne voulait finalement plus s’asseoir nulle part. Il aura fallu le compromis de Luxembourg pour que la France revienne s’y placer.
Dans le cas de la récente controverse, point de compromis, le mal est fait. L’Europe est dans un fauteuil bien inconfortable. Alors que beaucoup en seraient tombés, le Président Michel était vissé dessus. Quant au Président Erdogan, il y était tranquillement assis. D’ailleurs, certains disent de lui qu’il s’assied sur beaucoup de choses, à commencer par certaines valeurs de l’Europe.
Il y a 50 ans l’Europe cherchait son propre numéro de téléphone, pour le donner à Kissinger. Maintenant, elle a beau avoir des sièges dans de nombreuses villes, 705 fauteuils dans son Parlement, elle cherche toujours, vous l’aurez deviné…. une CHAISE pour asseoir sa Présidente de Commission, pour asseoir un leadership décidément encore trop fragile.
Alors assis ou debout, à JEF Liège on a décidé d’être debout ! Pour l’Europe, contre le nationalisme et contre toutes ses formes de dérive, contre le sexisme et pour les libertés fondamentales. D’ailleurs, n’hésite pas à nous rejoindre, il y a des chaises pour tout le monde, Hum Hum : )